Route Napoléon – Itinéraire et carte d’un chemin légendaire

La route de Napoléon est un itinéraire emblématique situé dans le Sud-Est de la France suivi par l’Empereur Français à son retour de l’île d’Elbe. Actuellement, il s’agit d’un tronçon de 325 kilomètres portant aujourd’hui le nom de « route nationale 85 ».

Le début de la route Napoléon se situe au niveau de la petite station balnéaire de la côte d’Azur : Golfe-Juan, où Napoléon débarqua le 1er mars 1815, commençant les « cents jours de Napoléon » jusqu’à la dissolution de la commission Napoléon II. Ce sentier a été officiellement inauguré en 1932 pour devenir la première route touristique et historique de France. Il mène de la Côte d’Azur aux contreforts des Alpes parmi les paysages pittoresques de la Provence. Le chemin remonte jusqu’à Grenoble en passant par Grasse et de nombreux petits villages étapes qui sont désormais le visage singulier d’une époque qui a marqué l’histoire de France.

Chronologie de son existence

Après avoir débarqué à Golfe Juan (commune rattachée à Vallauris), Napoléon et sa petite armée de 1 200 hommes, prend la direction de Grasse pour gagner les Alpes par la Vallée de la Durance. Afin d’éviter les troupes royalistes qui siègent en Basse-Provence, le convoi fait alors le choix de remonter à Grenoble par l’intérieur du territoire.

• 1 mars 1815 : Débarquant à Golfe-Juan, le général et sa petite troupe arrivent à Cannes où ils arrivent tardivement mais d’où ils partent tôt.
• 2 Mars 1815 : Voulant éviter la route du Rhône qu’il sait hostile, Napoléon choisit la route de Grasse pour conquérir la vallée de la Durance par les Alpes. Derrière Grasse, le  convoi heurte de mauvais chemins muletiers et s’arrête à Saint-Vallier, Escragnolles et Séranon.
• 3 mars 1815 : Après une nuit de repos, le groupement atteint Castellane puis dans l’après-midi il atteint Barrême.
• 4 mars 1815 : Napoléon trouve une route carrossable à Digne et s’arrête le soir au Château de Malijai, attendant avec impatience des nouvelles de Sisteron, dont la citadelle, commandant l’étroit passage de la Durance, risque de lui barrer la route.
• 5 Mars 1815 : En bordure de la Durance, Sisteron n’est pas gardée et Napoléon y déjeune, puis quitte la ville dans une atmosphère de sympathie naissante. Le soir, il arrive à Gap et est accueilli avec enthousiasme.
• 6 mars 1815 : Il se repose une journée dans la ville de Corps pour dormir et permettre à ses troupes de se ragaillardir.
• 7 mars 1815 : Le convoi atteint La Mure, puis trouve devant lui à Laffrey les troupes dépêchées de Grenoble. C’est ici que le fameux épisode commémoré aujourd’hui fût nommé la « Prairie de la rencontre » où une statue de Napoléon chevauchant fièrement un cheval surplombe le lac. Le soir même, le souverain Français entre dans Grenoble en criant « Vive l’Empereur ». Le souverain y rencontre les troupes royales chargées de l’arrêter. Les armées envoyées pour l’arrêter l’accueillent en héros tout au long de la route qui porte aujourd’hui son nom.
• 20 mars 1815 : Napoléon parvient à regagner Paris avec ses hommes où il reprend le pouvoir pour les dits : « 100 jours » jusqu’au 18 Juin 1815.

Itinéraire de la route Napoléon aujourd’hui

Imprégné de cet historique captivant de l’époque Napoléonienne en France, ce circuit entre mer et montagne vous propose de suivre le parcours emprunté par l’Empereur pour regagner Paris.

Il est parcouru chaque année par des milliers de touristes du monde entier car il attise non seulement la curiosité mais permet surtout de découvrir l’arrière-pays de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur sous des facettes insoupçonnées. Pour ne rien manquer de ce sentier légendaire, nous avons décidé de vous offrir les étapes de chacun de ses passages du Sud au Nord du pays. Le chemin se décompose en trois parties distinctes :

De Golfe-Juan à Barrême (D 6085)

• Golfe-Juan
• Cannes
• Mougins
• Mouans-Sartoux
• Grasse
• Saint-Vallier-de-Thiey
• Escragnolles
• Gratemoine (Commune de Séranon)
• La Bâtie (Commune de Peyroules)
• Le Gardien
• Castellane
• Senez

De Barrême à La Saulce (D 4085)

• Barrême
• Chaudon-Norante
• Chabrières (Commune d’Entrages)
• Châteauredon
• Digne-les-Bains
• Mallemoisson
• Malijai et son château
• L’Escale
• Château-Arnoux-Saint-Auban
• Aubignosc
• Peipin
• Sisteron
• Valenty (Commune de Ventavon)
• Monêtier-Allemont
• Le Vivas (Commune de Vitrolles)
• La Saulce

De Gap à Grenoble (N 85)

• Gap
• Col Bayard
• Laye
• La Fare-en-Champsaur
• Saint-Firmin
• Chauffayer (Commune d’Aubessagne)
• Le Motty (Entre Aspres-lès-Corps et Saint-Firmin)
• Corps
• Côtes de Corps
• Les Marcoux (Commune de La Salle-en-Beaumont)
• La Salle en Beaumont
• Les Terrasses (Commune de Saint-Laurent-en-Beaumont)
• Le Pont Haut (Commune de Sousville)
• Le Crozet (Commune de Sousville)
• La Mure
• Pierre-Châtel
• Saint-Théoffrey
• Vizille
• Lieu-dit « Prairie de la rencontre » : Route de Grenoble à Laffrey

Où s’arrêter sur la route Napoléon ?

Si vous voulez découvrir l’authenticité de ce tracé qui a bercé une période forte de l’Empereur, il convient de faire une halte dans les villes et villages qui l’ont accueilli. Les points forts incontournables de la route de Napoléon sont les suivants :

• Le Pas de la Faye (col situé à une altitude de 981 mètres) qui offre une panoramique exceptionnelle sur l’ensemble de la vallée qui surplombe Grasse et ses environs. 
• Après le col Bayard, arrêtez-vous au-dessus sur les hauteurs de Gap pour un point de vue époustouflant sur les plaines puis effectuez lentement sa descente en lacets qui vous plonge dans cet itinéraire à vol d’oiseau.
• Le Château de Malijai sur la commune éponyme qui se trouve à 423 mètres d’altitude. Dans cette enceinte vous pourrez lire :  « Napoléon s’y est arrêté ; pourquoi pas vous ? »
• Au niveau du Massif de l’Obiou, aux abords du village de Corps et des Côtes de Corps, perspectives fascinantes en contre plongée sur le Lac du Sautet et la vallée du Drac.
• Au niveau de la commune de La Mure, la route Napoléon (aujourd’hui réaménagée) contourne et longe la voie du chemin de fer de la Mure qui était jadis un chemin muletier.
• Dans le secteur alpin délicat qui s’articule autour de Vizille, soyez prudents et faites un arrêt pour comprendre les stigmates de la Révolution française, explorer l’ancien Château de Lesdiguières qui était l’ancienne résidence de la présidence de la République.
• La « Prairie de la rencontre » sur la Route de Grenoble en bordure du Lac à Laffrey.

La route Napoléon à moto

La route de Napoléon fait le bonheur des motards en raison des superbes vues et de virages serrés. Cependant, contrairement à de nombreux itinéraires qui traversent des cols de montagne, vous pouvez facilement dévisser le levier ici et ressentir une grande dose d’émotions. 

Le grand avantage de ce circuit en moyenne montagne est son rythme spécifique et relativement stable qui permet de garder le cap tout en profitant de perspectives exceptionnelles dans le Massif des Alpilles. Une fois qu’on l’a saisi, conduire en moto sur la Route Napoleon est un grand plaisir.

La route Napoléon en camping car

Tous les types de véhicules sont admis sur la route alpine de Napoléon qui a connu de nombreux aménagements pour permettre aux usagers de venir explorer ce sentier mythique. 

Toutefois, il faut savoir qu’en camping-car la route Napoléon qui s’articule entre les communes de Laffrey et Vizille débouche sur la bretelle Laffrey qui a une pente assez vertigineuse. Elle est stipulée par des panneaux stipulant un dénivelé de 12% (plus de 650 mètres) à partir de la sortie Laffrey. Depuis l’arrêté préfectoral du 23 juin 2004, la vitesse y est limitée à 70 km/h (et même à 40  km/h pour les poids lourds autorisés). 

Soyez également vigilants au niveau du « Pont Haut » du village de La Mure qui est glissant en Hiver et dans la vallée de l’Asse, entre les villes de Castellane et Digne où plusieurs passages extrêmement resserrés réclament une prudence accrue avec des véhicules larges. 

La route Napoléon est-elle dangereuse ?

Au-delà des jours de gloire à l’empereur, la route de Napoléon a aussi un côté sombre qu’il vaut la peine de rappeler. Il y a eu de nombreux accidents tragiques sur son parcours, au cours desquels plus de 200 personnes ont été tuées jusqu’à aujourd’hui. Certaines parties de la route ont été reconstruites à plusieurs reprises pour améliorer leur sécurité, mais même ainsi, de terribles accidents s’y produisent encore.
On dénombre notamment l’accident d’un car belge en juillet 1973, d’un car français en avril 1975 et d’un car polonais en juillet 2007 qui se sont tous écrasés dans le virage de la ville de Vizille à l’endroit le plus dangereux de la route Napoléon. Le dernier accident en datant du 22 Juillet 2007 avec le bus Polonais ayant fait 26 morts et 24 blessés à enclenché de nombreux travaux d’amélioration de la route alpine au niveau de la rampe de Laffrey.